En classe, laissons bouger les enfants
Aux quatre coins du monde, les salles de classe ancestrales voient leur aspect être modifié. En cause, le besoin de mouvement des élèves qui allie apprentissage et liberté. En classe, laissons bouger les enfants !
Quatre murs, un professeur à écouter et une chaise sur laquelle il devra rester fixer jusqu’à la prochaine pause. Tel est le quotidien de la plupart des élèves en France.
Un confinement contre-productif pour une jeunesse éprouvant le besoin de bouger et qui de fait, est privé de mouvement.
Dès lors qu’un enfant est en âge d’entrer à l’école, il est contraint d’adopter une vieille habitude désuète visant à le focaliser uniquement sur le cours.
Une incohérence que soulignait déjà Maria Montessori au XXe siècle :
« C’est une grande erreur que de séparer complètement la vie physique de la vie mentale ; aussi les jeux doivent-ils être inclus dans le curriculum de façon que l’enfant développe son corps en même temps que son esprit. Il est essentiel que pour notre nouvelle éducation le développement mental soit relié au mouvement et en dépende. Sans le mouvement, il n’y a ni progrès, ni santé mentale. »
Bouger pour mieux apprendre
Cela ne date pas d’aujourd’hui. Dans chaque classe et depuis des lustres, des élèves sont bien trop souvent stigmatisés.
Et les appréciations des professeurs sur leurs bulletins en témoignent : Élève dissipé, agité, intenable, rêveur ou tout simplement bavard…
Elles sont des constats effectivement réels mais enclin à ne pas s’améliorer si la situation reste immuable. Pire, elles démontrent un véritable manque de concentration qui vient impacter négativement les résultats scolaires de l’enfant ainsi que son épanouissement.
Pourtant il existe un moyen simple d’améliorer la concentration de ces élèves et les intéresser au cours : en classe, laissons bouger les enfants.
Pour cela, il suffit de mettre en place des solutions accessibles à tous les enseignants. Et cela commence par l’aménagement d’une salle de classe.
Alors, abandonnez les rangées de table classiques et dîtes bonjour aux tabourets, aux coussins d’équilibre, aux vélo-bureau. Ainsi les enfants peuvent bouger en toute liberté.
Une méthode qui gagne du terrain
Le constat est clair : un élève ne peut rester assis toute la journée. Il a besoin d’évacuer son énergie. Mais est-ce vraiment aux antipodes de l’apprentissage ? Non.
En France, certaines écoles se mettent à la liberté des mouvements.
C’est le cas au sein de l’école privée Saint-Pierre de Remouillé près de Nantes qui a testé le dispositif « Bouge ta classe. » De la petite section jusqu’au CM2, les enfants sont libres d’enlever leurs chaussures, et de s’installer à leur convenance pour suivre le cours.
Sur un tabouret, debout, à genoux et même allonger, la classe n’a rien à voir avec son aspect traditionnel.
Elle œuvre en faveur des capacités d’attention et d’apprentissage de l’enfant.
Un bilan confirmé par une étude américaine parue dans « Pediatrics » qui démontre qu’un enfant qui pratique au moins une heure d’activité physique après l’école améliore ses compétences à l’école.
Alors pourquoi ne pas lui permettre de laisser bouger les enfants tout en apprenant ?
Des inventions multiples et variées
Dans de nombreuses écoles, des ateliers permettent aux enfants de bouger tout en suivant le cours.
Dans les classes Montessori par exemple, un atelier permet aux élèves de conjuguer concentration et mouvement. Ils doivent marcher sur une ligne blanche avec une cuillère à la bouche sur laquelle est disposée une balle de ping-pong avec pour but de ne pas la faire tomber.
Dans des écoles américaines, les enfants ont la possibilité de s’asseoir sur des ballons de gymnastique au détriment des chaises.
Enfin, de nombreux collèges et lycées testent désormais le déplacement libre par un aménagement repensé des salles de classe.
Chaque élève est libre de se lever quand il le souhaite et de marcher à sa convenance. Des tapis peuvent être également disposés au sol afin que chaque élève puisse avoir un espace réservé à lui seul et dans lequel il peut s’épanouir par le mouvement.
Ayant senti le vent tourner, des entreprises ont décidé de créer du mobilier adapté à ce besoin de liberté. Et des produits sont devenus l’emblème de cette révolution pédagogique.
À l’image du vélo-bureau qui permet de pédaler tout en pouvant suivre le cours depuis un pupitre installé à la place d’un guidon traditionnel.
D’autres enseignes commercialisent depuis peu des tabourets équipés de roulettes afin d’offrir une alternative aux chaises.