Quelle est la définition de la dyspraxie ?
Le mot dyspraxie vient du grec :
Dys = « difficulté, mauvais fonctionnement » Praxis = « action ».
Qu’est-ce que la praxie ?
La praxie correspond à l’ensemble des mouvements coordonnés, appris et automatisés, comme par exemple l’apprentissage de l’écriture. Une praxie est la coordination de l’activité gestuelle.
Définition de la dyspraxie
La dyspraxie, également appelée trouble de la coordination motrice d’origine développementale (developmental coordination disorder en Anglais), correspond à une difficulté à automatiser certains gestes, donc certaines séquences de mouvements.
Aujourd’hui, la dénomination internationale est le “Trouble du Développement de la Coordination” (TDC).
Tous les enfants sont maladroits !
Nombreuses sont les chutes au début de l’apprentissage de la marche et ceci est tout à fait normal.
L’apprentissage de la motricité, de la coordination des mouvements se fait petit à petit.
Dès le plus jeune âge, l’apprentissage des mouvements, gestes se fait de manière coordonnée dans le temps et l’espace.
En grandissant, les mouvements vont s’affiner et les maladresses disparaissent. Pour certains enfants, les maladresses fonctionnelles persistent et s’installent dans le quotidien.
La répétition de mouvements quotidiens va engendrer leur automatisation. L’automatisation d’un geste va permettre l’accomplissement d’un autre ; ce qui est appelé « la double-tâche » (écouter et dessiner par exemple).
Lorsque cette automatisation ne s’opère pas, on parle de dyspraxie.
Reconnaître les signes de la dyspraxie
La dyspraxie entraîne des difficultés à effectuer des mouvements du quotidien, comme se positionner dans l’espace ; s’habiller ; manger ; dessiner ; écrire, ou encore jouer.
La dyspraxie peut être déclinée sous différents aspects :
- La dyspraxie constructive = difficultés à assembler (légos, cubes, bricolage, puzzles…),
- La dyspraxie visuo-spatiale = difficultés à voir le relief (descendre des escaliers…), se repérer dans un lieu, dans un texte, sur une feuille, sur un plan…,
- La dyspraxie idéatoire = difficultés à utiliser et manipuler des objets et des outils (stylo, compas…),
- La dyspraxie idéomotrice = difficultés à mimer, imiter des gestes,
- La dyspraxie de l’habillage = difficultés à s’habiller, boutonner, lacer…,
- La dyspraxie oro-faciale (gestes bucco-phonatoires) = difficultés à articuler, parler, siffler, souffler les bougies, déglutir…
Une personne dyspraxique aura souvent des difficultés dans tous les aspects cités.
L’impact de la dyspraxie au quotidien
La personne dyspraxique va souffrir au quotidien dans la réalisation de mouvements qui semblent très simple à effectuer pour les personnes extérieures. Les efforts pour compenser le trouble génèrent une fatigue importante.
Le dyspraxique est souvent perçu comme « tête en l’air » puisqu’il aura tendance à oublier, perdre beaucoup de choses et aura des difficultés à se concentrer.
Sans diagnostic, et donc sans accompagnement spécifique, la dyspraxie peut être particulièrement mal vécue. La personne dyspraxique peut être en souffrance d’un mauvais jugement et du regard négatif qui lui est adressé.
L’intensité du trouble sera, comme pour les autres troubles, variable d’une personne à une autre. Il est primordial d’identifier les difficultés spécifiques rencontrées pour apporter un accompagnement adapté.
Diagnostiquer la dyspraxie
Si les difficultés sont souvent repérées dans le cadre scolaire, le bilan doit être réalisé par un neurologue ou neuropsychologue.
Le diagnostic repose sur les difficultés d’orientation dans l’espace ; les troubles liés à la coordination et à l’automatisation des gestes ; la maladresse dans les activités de la vie quotidienne ; d’éventuels troubles associés (ex.: problèmes liés aux mouvements oculaires, à un déficit de l’attention, à un manque de confiance en soi ou à une anxiété).
Le diagnostic permet la mise en place d’un accompagnement spécifique en fonction des difficultés rencontrées.
Des spécialistes, en fonction des besoins (psychomotricien, orthophoniste, ergothérapeute, orthoptiste…) pourront être associés.
Aider la personne dyspraxique
Le diagnostic permet surtout au dyspraxique d’être compris dans ses difficultés.
Valoriser l’effort fourni, les compétences propres vont le rassurer et lui permettre d’être plus serein dans les apprentissages.
Il est primordial de garder toujours en tête que le dyspraxique ne fait pas « exprès » et est le premier à souffrir de ce trouble.
Porter un regard bienveillant sur les « écarts de comportement » modifie également le propre regard et l’estime de soi de la personne dyspraxique.